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Au boulot !

Au boulot !

Tête à claque ! le large nous emportait...
L'espoir est la fiction des croyants, un réconfort, mais n'étant né ni croyant ni espérant le vide est ma seule vision, le silence mon seul recours, m'efforçant d'épuiser tous les systèmes de pensée que des esprits charitables ont tenté de m'inculquer. Et le vide s'impose plus sévèrement encore, désespérément quand la solitude nait de l'attente.
Comment tuer ce qui n'est pas ? comment se débarrasser d'une chimère ? nous vivons dans un monde d'illusions, nous éludons la pensée de la mort.. et nous évitons de vivre en prévision de la mort - et de ce qui soit-disant nous attendrait après.. les beaux pâturages de paradis, les cieux pleins de nuages angéliques, les harmonies célestes égrenées, les frêles cordes pincées de harpes d'or, ou les fours incandescents et les fleuves de sang des enfers, et les pluies de cendres, les grimaces des diables torturés.. qu'importe quoi, qu'importe comment et où, les prêtres nous balancent leurs témoignages, et surtout ils dressent leurs bâtons, pour nous dire : soyez sages, sinon.. toute une vie à subir, se soumettre, sans ruer, sans broncher, en silence, en serrant les dents, en retenant les larmes, se tenir coi, à carreaux, réfréner ses pulsions, maudire ses instincts, taire sa pensée, calfeutrer sa cervelle pour empêcher l'intelligence de pénétrer, ou de sortir..
Malebranche ! le large nous emportait sur ses vagues blanches cavalières, le large nous avait attiré, ses chants, comme un rêve d'inaccessible, incitaient à la fuite, pour oublier les chaînes et le fouet mordant à même la peau.. Les grecs et les romains avaient, et vénéraient, plus de dieux que nous n'en aurons jamais, mais les plaisirs et les joies ne leurs étaient pas déconseillés, des divinités présidaient aux joutes - amoureuses -, aux ébats - érotiques -, aux caresses - vénusiennes -, aux ivresses - bacchanales. Nous, descendants de la religion mosaïque monolithique monothéiste, juifs, chrétiens, musulmans, avec notre dieu inique, cynique, qui régit tous nos actes, n'avons plus que les yeux pour pleurer.. et encore.. Fustigés les plaisirs, interdits, les liens ont été tendus pour nous tenir en laisse, le travail, la famille, la patrie, voilà ce à quoi nous devons aspirer, travailler dur et suer pour s'épuiser, et ne plus pouvoir penser, et ne plus pouvoir forniquer.. De toutes façons la sexualité est réservée à la seule procréation, croissez et multipliez, et interdit de copuler pour l'orgasme, de plus la femme inféconde sera mise à l'index [ la femme aux menstrues est un monstre, il ne faut l'approcher sous aucun prétexte, et sinon en cas de contact - ne serait-ce qu'un frôlement de peau, un effleurement - se laver de sa souillure impure... ]
Donc, travailler, et copuler en famille, fonder un couple reproductif, qui fera de beaux enfants, et défendre sa patrie, au prix de sa vie, quels beaux sacrifices ! Tu auras alors ton bon point, et dix bons points donnent droit à la belle image, l'icône sacrée, le précieux ticket d'entrée, pour le grand club privé, sélect et classe, bienheureux les pauvres d'esprit et les derniers.. foutaises, fadaises..
Et pas de : la religion ça fait partie de la sphère privée. Non ! pas de cette excuse, la religion ne sera jamais une affaire privée, tous les curés sont d'ardents prosélytes, qui veulent étendre leurs vérités à tous les continent, la religion ne sera jamais de la sphère du privé, trop ancrée dans les mœurs et les lois. Cloisonnée derrière les rideaux elle chercherait toujours à s'emparer de nouvelles âmes, elle ne se contente jamais de ce qu'elle a - alors que son discours nous persuade du contraire..

Je sais pas ce qu'il a le chef de chantier en ce moment, toujours il trouve quelque chose à redire sur mon travail.. Une fois, deux fois, trois fois, ça va, puis ça commence à déborder, à croire que je suis le seul et à bosser et à faire des conneries.. Parce qu'il croit que je trime dans mon coin ou quoi ? Bin mon con, le voilà qui veut m'envoyer huit jours au nettoyage des fossés ! et qu'il croit quoi ? que j'en flippe de manier la pelle, la pioche, de rouler sa putain de brouette à la roue voilée ? Tu peux, que je lui réponds, j'ai signé pour, non ? Fais pas le malin, ça sera quinze jours, deux semaines, précise-t-il, au cas que je ne sache pas compter.. Va pour deux semaines, et même les six mois de mon contrat si tu veux, tu penses pas que je vais payer pour les autres, tu veux me faire culpabiliser ? ça marche pas avec moi, tu m'empêcheras pas de dormir pépère..
Merde ! parce qu'au tarif qu'ils nous payent, bon, vingt heures par semaine d'accord, mais je veux pas bosser plus, impossible de vivre sinon, Georges Bataille ajoute : " Le plus grand des maux qui frappent les hommes est peut-être la réduction de leur existence à l'état d'organe servile. ", c'est-à-dire le renoncement " à devenir un homme entier pour n'être plus qu'une des fonctions de la société humaine. " C'est ce qui se passe au-delà de vingt heures de marne par semaine. Qu'on me laisse écrire, peindre, dessiner, lire, penser.. Surtout penser.. Parce qu'en bossant je peux pas !
Je suis dans la glaise. Heureux j'ai pas des goûts de luxe, je suis ce qu'ils appellent communément un sauvage, un homme des bois - c'est quand ils n'apprécient pas, ils tiennent des discours de tolérance mais t'as intérêt à filer droit comme eux, à te tenir pareil, à te vêtir tout comme, à te raser à blanc, et tous les jours, pas de poils qui dépassent, leurs rappellent trop l'animalité humaine, donc on lisse, on épile. Me fait penser à un film, la planète des singes, dernière version, le héros devient un messie, attendu, espéré, par les hommes enchaînés, le héros, en bon militaire américain, garde le visage glabre - sans jamais se raser pourtant -, mais les hommes esclaves affichent tous des barbes et des tignasses de naufragés ; le messie nouveau est donc blanc, américain, a les oreilles dégagées en garde-boue et les joues bien rafraîches.. Cinéma tout çà.. mais la religion ne procède-t-elle pas de même.. des mythes partout qui nous dévorent la vie..
Et leur paye de misère elle me suffit, et c'est ce qui les emmerde, que je puisse vivre avec moins de six cents euros mensuels, et que je cherche pas à avoir plus. Pour quoi faire ? Hein ? dis-moi ? Passe de fait ! des millions pour faire quoi ? m'acheter une automobile neuve ? j'en n'ai déjà pas une vieille ? m'acheter tous les gadgets électroniques qui sortent ? rien à battre ! Ah des millions! si ! une maison, avec un bon morceau de jardin pour que les gosses jouent, loin des trépanés motorisés et de leurs pets puants.
Donc je suis dans la glaise, à râcler au rateau le fond d'un ruisseau, à pelleter le sable et la terre, les cailloux et les gravats, à remplir des charrettes que le collègue ira verser là-bas plus loin dans un jardin en friches.. L'eau pénètre les bottes, vieilles en caoutchouc, j'ai pas les pieds au sec, les genoux, éclaboussés, il gèle presque, j'ai retiré la veste, oté le pull, me reste que le maillot trempé de sueur, ça dégouline, dans les yeux, ça pique, je m'ampoule les mains, je souffle, je pense, pour m'activer, à ce connard de petit chef, et hop !

silence les connards ! et salut les pingouins ! le ciel est bas ce jour, lourd de grisailles, et aux pôles la banquise fond, rétrécit, disparait petits bouts par petits bouts, les icebergs s'évaporent, les glaciers disparaissent, l'eau monte..

 

J'avais allumé la radio, parce que mon voisin, venu en visite, n'avait aucun talent pour la conversation, il balançait sur les autres, ça il savait faire, mais les commérages j'avais jamais aimé, les ragots, les rumeurs j'en étais farci écœuré jusque là. Donc pour éviter les petites méchancetés distillées par ce balourd - parce que les qualités telles que l'intelligence et l'imagination brillaient par leur néant chez lui -, au crâne tondu et en vêtements de sports - lui qui ne pratiquait le football que sur canapé avec son pack de bières -, j'écoutais le poste. Un lascar invité par l'animateur-vedette causait, un certain Alban de Villeneuve-Bargemont qui jactait contre certaines vérités assénées. Il avait écrit un bouquin qu'il présentait, un essai avec un titre à rallonge, à défaut d'être à bascule, sur l'Économie Politique Chrétienne ou les Recherches sur la Nature et les Causes du Paupiérisme, paru chez Paulin en 1834.
L'annonce de la date me fait sursauter, le type au micro a dû faire gourance, 1834, un peu vieillot quand même, en tout cas son discours est d'époque, d'actualité, et quelques zigotos affamés de présidences auraient beaucoup à gagner à l'écouter, à y réfléchir.
" On ne peut refuser à l'économie politique les formes et les attributs d'une véritable science. Mais pour faire admettre tous ses principes comme vrais et absolus, il lui reste encore à prouver qu'elle a répandu le bien-être dans toutes les classes de la société humaine : or il est douteux qu'elle y parvienne jamais. Le bonheur et la paix des nations ont décliné en raison de l'extension forcée de l'industrie et du développement exagéré d'une civilisation matérielle. Le but de la société ne saurait être seulement la production des richesses. Ce but est la plus grande diffusion possible de l'aisance, du bien-être et de la morale parmi les hommes. "
Pas tort le bougre, des richesses comme jamais auparavant on en a produit, mais bénéficiant qu'à quelques rares gus, tandis que le bien-être, l'aisance et la morale, c'étaient les aiguilles de la meule de foin, et le bonheur et la paix des nations tout autant. Et pas dire qu'elles, comme le sucre dans le café, sont diluées, qu'on ne les voit pas mais qu'elles sont présentes, parce qu'il a un sacré goût d'amer le breuvage bu par la majorité des terriens humains, quand au moins ils ont la chance d'avoir à boire, parce que nombreux ceux pour qui l'accès à l'eau ou le simple bol à remplir reste un luxe. Pour eux boire signifie juste tendre les mains jointes dans une flaque boueuse pour y puiser dans les paumes un filet noir qui s'écoule entre les doigts et laisse des traces rances sur la peau, et des bactéries baveuses dans les estomacs.
Mais nous vivons dans un monde hypocrite et égoïste, et ni nos dirigeants ni nos parents ne nous disent le contraire. J'ai coupé le son du poste et j'entre dans le lard du sujet, et de mon voisin, en parlant.
- Vivre, après la vingtaine, c'est souvent entreprendre un long désapprentissage, oublier ce que les parents, persuadés de leur bon droit on enfoncés, dans nos cervelles. Tout ce qu'on nous a inculqué il faut le défaire, le découdre, fil à fil, fil après fil, chaque automatisme créé, tirer dessus et démêler cette pelote de pensées noueuse entrées là par la magie de la force, par la peur et la superstition. Quoi de plus efficace que la peur de l'inconnu, et moins on en sait plus on gobe, ce qu'ils disent les curés, ne jamais douter et prendre toutes les paroles saintes pour vraies. Nos parents ont reçus cette éducation, martelés qu'ils furent sans cesse d'idées préconçues, et que ça entre, ça doit! entrer. Punir sinon, les maîtres savaient s'y prendre, ceux des écoles de la république, hussards noirs, à coups de règles, claques, coins et piquets, retenues et lignes à copier, à recopier, pour que le bon sens de la religion républicaine pénètre ce corps réfractaire. Tout du long de la vie c'est la même sauce qu'on sert, môme ou adulte idem, toujours le maître et la règle, du berceau au tombeau partout, école, cathé, armée, travail, aussi à l'hôpital et à l'hospice. L'inégalité toujours, avec le chef, qui a raison, et les autres, nous, dans nos torts à tout les temps, nous à marner, à glapir, à quémander..
- Où tu veux en venir ?
- Où je veux en venir ? attends, j'y viens. Tout ce qu'on nous incruste quand on est gosse, tout ce merdier se résume en un mot, une unique idée conçue par un curé vicieux, un seul truc pour nous gouverner peinard, la culpabilité. Nous faire croire que quoi qu'on fasse on est en faute. Et que même si leur foutu jésus à la boule de gomme s'est laissé crucifier pour racheter nos péchés, on est condamnés à la faute. Qu'on sait pas faire autrement.
- Comment tu veux que ça aille mieux ? de toutes façons le système est grippé, tout baigne pour les cakes en haut, ils n'auront jamais de comptes à rendre.
- Faudrait juste que les gens se débrident ce qui leur sert de hangar à conneries, qu'ils jettent à la baille déjà les bondieuseries, puis les croyances imbéciles, les chats noirs, les vendredis treize, les échelles, les trèfles à quatre feuilles, les loteries, l'astrologie, faudrait qu'ils se triturent le mental, mais ça risque d'être durillon, vu qu'ils ont pas l'habitude de se la secouer la cafetière. J'ai pas dit qu'ils ont pas ! d'imagination. Mais elle est figée comme de l'huile en chambre froide, vissée en une orbite indécrottable, tourne que sur un seul même air, rengaine, fredaine, bigoudis et ritournelles, refrain ad nauseam, qu'un parfum qu'ils aiment, qu'une obsession : la possession !
- et toi ?
- et moi ? c'est pareil ! tout comme, ou presque.
- monsieur joue ses prétentieux, la vanité te va si bien tiens.
- j'apprécie ton langage, qui me change des paroles grasses des charreteurs en colères.. Mais là, qu'il t'en tamponne le tympan !
- merci vieux, pour ta généreuse gentillesse, mais je persiste à penser que tu es doté d'une bonne dose de vanité, qu'elle te fait voir les gens comme des abrutis entiers.
- et alors ? oui ! les gens sont des abrutis ! des veaux ! parce que quand les rêves se soldent à posséder, tout vouloir avoir, par crainte de ne rien avoir et de se retrouver nu et seul, surtout celle-ci de frousse qu'ils ont, leur cauchemar premier, la solitude. Ils croient que les objets, les gadgets, les bibelots vont combler leurs manques - comme si l'affectif pouvait se voir remplacé par le possessif, drôle de conjugaison qu'ils font. Ils croient se sauver comme ça, alors qu'ils sont, eux, possédés, par leurs possessions.

Le Jicé lorgnait l'écran de son portable, il y passait des vidéos pornos. Des trucs de malade, fallait être sacrément vicieux pour les réaliser ou les apprécier, du genre pénétrations extrêmes. Un chauve qui écartelait de son crâne lustré les parois d'un vagin. Truqué ! qu'on lui dit au Jicé. Pas possible ! Impossible ! Déjà qu'un môme qui sort par là c'est duraille, mais encore c'est conçu pour, les os qui se déboîtent pour laisser passer la marmaille, et sans compter le travail, long, les contractions et l'ouverture lente mais progressive de la fente. Mais une tête d'œuf d'adulte crâne en avant ! J'y croyais pas. Si si ! c'est vrai! Sûr de lui, le Jicé, que c'était sa femme qui les avait téléchargées sur l'internet les vidéos.. Justement, sur l'internet, y a beaucoup de bidonnages. Mais l'en démordait pas la vache. Je te dis, des trucs de merdes, de malades, de tordus. Fallait être plus que toqué, carrément timbré, chtarbé du ciboule, pour saliver là-dessus. J'en avais la gerbe, et j'étais pas le seul. Un bourrin qui enfonçait une pin-up, à fond, crade, tu vois ça, un bourrin avec son membre de presque un mètre dur s'enfiler jusqu'à la garde dans le trou à la donzelle. Un coup à lui chatouiller les amygdales à la fille avec le gland.
Ridicule, et odieux. Discernent plus rien du vraisemblable, du possible. Du sadisme violent, tout est bon à se mettre sous la dent, qu'importent les conséquences pour ceux qui subissent, qu'importe pourvu qu'on jouisse ! mais vérole de dieu pourri ! un canasson la déchire, l'éventre, la môme, s'il introduit entier son membre tendu. Peuvent pas comprendre ça, que c'est truqué.
Ou, alors, c'est réel, sinistrement réel, parce que la fille en crève de ce coït, déchiquetée dedans, que ce soit vaginal ou anal comme pénétration.
Infâmes, ca ? du plaisir ? saloperies oui, ceux qui triquent et celles qui mouillent pour ça, tocards connards, trouducs vachards, ignobles étrons !
Pas touche mec, remballe ton engin de daube et vire-les fissa tes ordures mensongères et sales. La nausée me pend au nez, je supporte pas ce type de fanfaronnage vicelard, j'y trouve rien nib de jouissif, ni même un peu bandant.
Que du dégoût, malsain. Faut être drôlement marteau qu'il siffle l'Arnno, entre ses dents maraves. Et l'a pas tort.
On était perdus dans les brumes du matin, sur les rives de la Moselle, froides et denses, à t'amocher les poumons ces nappes, quand elles entrent glacées par la bouche, on avançait au pif, au petit bonheur, tout juste si on voyait au mètre, seuls les clapotis de l'eau nous renseignaient sur la proximité de la rivière. Un pas de travers et c'était la baille. Par moins deux degrés ! je n'aurais plongé pour rien, trop attaché à ma carcasse, pas envie de la perdre, et moi avec, pas l'heure d'en finir avec mes malheurs. J'avais pas d'espérances futures mais encore moins le désir de calencher.

Qui sait si je n'y prendrais pas du plaisir à la guerre, de massacrer dans l'allégresse quelques ennemis, des hommes dont je ne sais rien, des inconnus, qui peut dire ? Batailler ivre d'alcool et d'adrénaline, pour sauver sa peau, et taper dans le tas. Sauver sa peau j'ai dit, ma peau et mes idéaux, mais à partir de quand peut-on affirmer qu'ils sont menacés nos chers idéaux ? Les soldats de nos armées modernes baignent dans l'hypocrisie chrétienne, obligés de tuer en douce et en douceur, de pratiquer la découpe précise et nette, de bombarder chirurgical. Moi peut-être irais-je pas affronter, mais traquer, débusquer, tirer, de drôles de lapins roses couards les ceux d'en face.
Cartonner comme à la foire. À la folie.
Sûr, tuer ça risquerait de me démanger, Sans de me déranger. Mais y a d'autres activités.. d'autres pratiques que je suppose j'éviterais. La torture, le viol, les mises à sac. Dans le feu, tuer, être tué, c'est la même, la règle, le jeu. Parti pour, pourquoi le taire. Mais. Violer. Torturer. Je m'imagine mal jouer à faire pisser le sang d'un semi macchabe lié des membres, et le garder à vif, le soigner à petit feu, ou m'amuser à lui brancher des décharges de 220 volt sec aux couilles, ou lui arracher les ongles un par un à la pince, le dépecer et verser du sel sur les chairs. Plus question de la poussée d'adrénaline de l'action ici, c'est de la violence vicieuse et réfléchie, mûrement, sans risques. C'est bon pour les tordus du bocal, les refoulés. Faut être salement mauvais et méchant pour se défouler à endolorir ainsi le collègue. C'est la haine qui mène alors le bal.
J'ai trop peur de la douleur pour faire à quiconque ce que ne j'aimerais pas qu'on me fasse. J'aime pas la guerre non plus, mais on ne sait jamais ce qui peut advenir. Quels dictateurs peuvent naitre avec des désirs de domination inassouvis ? Quelles légions barbares obscurantistes vont-elles déferler, vagues rouges, écumes de cendres jaunes ? Quelles bandes armées religieuses portant croix et bannières peuvent surgir des ténèbres humaines pour convertir les peuples infidèles ? Comment réagir alors ? Collaborer ? Se résigner ? Fuir ? Se terrer dans les bois, survivre dans les forêts, sale bête fauve chassée, gibier de potence, classé fiché terroriste. Y aurait peut-être à se défendre quand même. Du plus loin j'ai toujours été pacifiste, parce que je croyais fermement au fondement bénéfique de l'homme, mais les années de crasse te prouvent le contraire, les larmes passent qui démontrent la nuisance de l'homme en général, et en caporal en particulier, rien de plus ardent que les petits chefs aigris et rancuniers, ces lustres démontent les espérances et les illusions pondues dans la tête, et les joues droites tendues plus jamais, par quelques idéalistes chrétiens qui ne vivent que pour l'après-mort. Ils attendent le paradis comme le gamin sa barre de chocolat, sa récompense. Avec une gourmandise tue, et un semblant d'ignorance, avec une joie cachée.