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Voies.

Voies.

Nous n'avons plus de voix, notre fleur de beauté s'en est fanée, étiolée, nous n'avons de voix plus qu'un filet rauque éraillé, nous n'avons plus de voie, l'ouvrier aphone, loup vrillé, employés aussi, cadres, fonctionnaires, tous travailleurs unis dans, par, la perte sèche d'un sens d'importance, tous privés de l'usage du bel organe, s'amuir tel est le destin des gens si-télés-visés;

plus de voix pour vibrer et voir éclore des vérités et des doutes, d'ailleurs l'usage de la parole est répréhendé, confisqué, les organes décident, nous regardons-écoutons, mais taisons.

Cloîtré dans son chacun chez soi, tout un chacun n'a plus grand monde à qui parler.

Parler aux murs!

Et qu'on m'enferme?!

Seul entre quatre murs...

Isolé, ah.. tu peux, parler... beaux parleurs, gominés, soumis au régime social et sec des hauts parleurs. Nous pauvres imbus d'en bas.. à qui parler, surtout de quoi parler?...

Paresse animale.. Plus de voix pour énoncer, pour affirmer nos vérités, nos peurs, nos doutes que doute..

Cloisonnés, calfeutrés, came-isolés, cellularisés - la cellule magnifiquement irréelle de nos télé-phones-films-visions-commandes.

Nous aurait-on coupé la langue?

Que nenni, nous l'avons encore mais son usage est différé, déporté.. rouler des glaces, sucer des pelles, ice-cream and kisses, notre langue mutante bientôt morte, rejoignant latin, grec, araméen, aztèque, toltèque, normand, sioux, cheyenne, dakota, etcaetera au rayon mort des voix éteintes, espaces en voix de disparitions, disparités éparses, souvenirs, comme bribes de rêves...

Voici sans voix, voire, la contagion prospère, sans voir.. me palper le pouls, le coeur battant, mais! est-ce le coeur qui ainsi bat?

Comment le savoir?

En être sûr?

N'y auraient-ils pas - paranoïaque ce ils - glissé une pile, que sais-je? une puce, minuscule, grain de riz, transistors, chips, bijou, joyau de l'électronique destiné à imiter, service minimum, les battements vitaux de mon coeur?

Comment le savoir? qui peut me prouver que mon coeur est coeur, que les battements que je perçois proviennent vraiment de mon coeur, et non d'ailleurs? puisque ma langue est morte et que je suis sans voix.

Impasse.. Le labyrinthe absurde, le laboratoire de nos pensées, à l'issue duquel j'aurais trouvé le vieux vide habituel, tourné en rond, bourrique, barrique folle, batifolant, courant après le triptyque Héros-Labyrinthe-Monstre, ou cherchant le module LEM {Labyrinthe-Énigme-Monstre}, mais l'énigme et le monstre ne sont-ils pas même chose, identique, n'est-ce pas le sphinx, le monstre, qui pose la question, l'énigme?

Babel?.. nous y sommes, nous voilà, babylone, baby alone, seuls, retour sur soi-même... boucles bouclées.. à quoi bon l'usage de la voix dans cette solitude babylonienne.

Personne n'entend. Crier ne sert à rien qu'à avertir les meutes policières.. à pas de loup il faut aller.. murmurer derrière les murs murés.. les oreilles aussi ont des murs.. chuchoter.. chuch-oter.. bégayer le langage.. zézayer.. essayer.. de nouvelles voies. ways. voit les homonymies presque parfaites:

voix, voies, vois, vos ah, voir, voire, voice, way, view.

vieux! Voire, qui annonce autre chose, une vision différente, un chemin.

Quelle vie sans vue? alors sans voix?

Autant se taire..

Aux temps austères..

Ô temps se terrent...

Ô tances terres..

Otant c't'air..

Hotte anse terre..

Hotte en stère..

Otan setter..

Hot and stair..

autant cet air..

Arrivent les wagons, les voitures, les cars.. tous au bal folk populaire suivez le guide le grand guide rouge et blanc bleu étoilé de jaune qui nous prend la main qui nous mène - qui a dit: par le bout du nez? - qui nous mène là quelque part le guide doux fait fureur.. mao hitler mussolini, berges aux voix toni-truantes.

Les grandes gueules les fortes voix récoltent les tempêtes de voix... règne de l'esbrouffe, du bonimenteur, voix célestes qui tonnent résonnent et les pékins frissonnent, vois-tu venir la vague de fond au fond des eaux troubles qui fond sur nous. Nous sommes sans voix.. appelle le saint samu si c'est si sérieux si grave.. comment je m'amenuise, je m'amuis sans m'amuser.. oh ma muse quel conseil sauf la colère, les grandes douleurs sont muettes parait-elle, imagine la souffrance de ces peuples fort électro-niqués. Jeux de mots sans voix sans écho..

Écholalie.. Terpsichore.. Calliope.. Polymnie.. Érato.. Clio.. venez à moi le danger est imminent d'un immense silence magnétique..

Nous sommes les néanderthaliens du XXIème siècle.

Ravagés par l'ébola!